Tout d’abord, qui est Demaga, Demaga est un voilier Jeannot
Sunshine 36 d’environ 11 m
dont le propriétaire et skipper est François. François est de Dunkerque, il pas
mal roulé sa bosse de vendeur de planche à voile à multitransateur, en passant
par pécheur en pirogue au Sénégal. Me voilà donc embarqué sur ce bateau pour un
convoyage jusqu’aux îles Canaries, François devant amener le bateau jusqu’en
Casamance.
DEMAGA
Départ de port Leucate le 12/04/2013 à 10h50 loc soit 8h50
TU (à partir de là je ne donnerais les heures
qu’en Temps Universel, car sur livre de bord elles sont inscrites de cette
façon.)
A la sortie du port, nous établissons la grand voile et le
génois malgré le peu de vent. Après quelques minutes, redemarage du moteur car
nous sommes dans la pétole. Il fait super beau, on est en t-shirt toute la
journée.
Départ de Port Leucate
Ce soir, je cuisine, pâte bolognaise. Premier coup de nausée
le nez dans la tambouille…. Oups !!! je vais prendre un bol d’air, 2 ou 3
haut le cœur, je respire un bon coup en regardant l’horizon et hop c’est passé.
C’est ce que l’on appelle l’amarinage !!!
Je profite que les pâtes cuisent pour prendre des photos du
couché de soleil.
Premier couché de soleil
Ce soir je prends le premier quart. Il n’y a pas d’horaire
d’établi, des que celui de quart et fatigué, il réveille l’autre. A 10h00TU je
réveille François. Il me réveille à son tour à 01h00TU du matin. Un thé, 3
petits Prince, les étoiles, quel pied ! Je pête la forme ! Plein de
pensées me traverse l’esprit. Je me sens libre et responsable de Démaga et de
son propriétaire. Je pense à mes 2 femmes restées à la maison, vont elle
supporter le voyage en bateau ??? Il faut dire qu’au moteur ce n’est pas
terrible, le confort n’est pas trop au rendez vous, ça ballote dans tout les
sens d’autan que la houle est courte vient d’une dépression qui a lieu en
Corse. Dans ce type de situation, comment vont-elles réagir. Je me rend compte
que tout le confort du bateau, n’a rien à voir avec la navigation. Il faut que
je ne peaufine pas trop les aménagements car ça ne sert à rien en navigation.
Enfin entre 2 Costa Croisière, croisée au large du golfe de
Roses, j’ai le temps de cogiter.
Le 13/04/2013
Même temps qu’hier en plus chaud.
Je me suis recouché à 05h00TU, pour me relever à 07h30TU.
C’est le démarrage du moteur qui m’a réveillé. François fait tout son possible
pour faire avancer le bateau à la voile, mais sans vent, un voilier, ça
n’avance pas !!! Donc moteur !!!
Ce matin François a posé 2 lignes de traîne car il a vue
sauter un gros poisson.
Levée de soleil au large
*16h25TU
Après une matinée à avancer au moteur, nous voilà de nouveau
sous voile depuis 12h00TU. Nous avons tout d’abord avancé à 2.5, 3noeud mais
maintenant nous avançons à 5 nœuds au prés serré. 15° de gîte, mais je préfère
cette allure car ça roule moins.
Cet après midi grosse sieste au soleil, résultat : nez
tout rouge !
La journée a été agréable, il a fait chaud et le capitaine a
sortit le short.
J’ai pas mal réfléchi sur notre nav, je pense qu’on va faire
ça tranquille pour s’habituer à la vie sur un bateau et éviter d’avoir trop de
contrainte d’un seul coup et s’habituer à la vie de marin. Même pour moi qui
l’ai choisi, c’est très difficile car la vie sur un bateau n’est pas du tout la
même qu’à terre. Pour des novices, cela va être très dur si je fais le même
parcours, d’autan qu’on part en Octobre dans des conditions similaire voir plus
dégradé. Je pense qu’il vaut mieux le faire en plusieurs fois en s’arrêtant
tout les 24 ou 48 heures pour faire souffler l’équipage. La première longue
traversée, ce fera de Casablanca aux Canaries.
Enfin, je me sens super bien et serein. Définitivement OUI,
j’aime cette vie.
Le 14/04/2013 07h30TU
J’ai fait une bonne nuit de sommeil, coupé en deux par mon
quart, de 10h30TU à 03h00TU. J’ai bien récupéré. Cette nuit nous avons croisé
beaucoup de navires marchands. L’appareil qui s’appelle le
« Mer-veille », a très bien fonctionné. Mais cela ne vaut pas l’œil
de l’humain. Il a tendance à sonner de façon intempestive lorsque nous sommes
près des côtes car il y a des radars de veille surpuissants. Donc il sonne sans
arrêt, malgré la fonction acquisition. Du coup on l’arrête et on devient plus
vigilant. Il ne faut pas ce fier totalement à lui.
Ce matin c’est pétole, et ce depuis hier soir 18h00TU, C’est
tombé d’un seul coup et depuis plus un souffle d’air, donc MOTEUR ! En
plus pour couronner le tout, il y a du brouillard, donc vigilance X2. Et 1
dimanche sans soleil, 1 !
En tout cas, tout vas bien à bord, l’ambiance et au beau
fixe. J’apprends plein de chose et François n’est pas avares de conseil et me
laisse beaucoup faire, c’est génial !
Brouillard
*15h30TU
La matinée a été mouvementée, tout d’abord comme je l’ai dit
plus haut il y avait de la brume. Je descends dans la cambuse me faire un thé,
le « Mer-veille » sonne, je fais un tour d’horizon, rien, que dalle,
nada ! Je prends les jumelles, et à peine posée sur le nez, qui soit dit
en passant et toujours endolorie par mon coup de soleil, je vois un mastodonte,
the big navire, un ferry énorme ! Là tout près de nous ! Je suis sur
le point d’appeler le capitaine qui dort dans sa cabine, du sommeil du juste,
lorsque que je me rends compte que c’est l’effet jumelles. En fait le
mastodonte et au moins à 2miles de nous et qu’en plus on n’est pas sur sa
route. OUF !!!!!!
J’en profite pour faire un tour d’horizon, et j’aperçois des
dauphins. Quelques minutes plus tard ils sont à l’arrière de Démaga mais ils ne
font qu’une brève apparition et je n’ai pas le temps de les prendre en photos,
tant pis ce sera pour la prochaine fois. Rien que pour ça je ne regrette pas
d’être là !
Plus grave mais pas catastrophique, le joint d’étanchéité de
l’arbre d’hélice fuit. François a ouvert le compartiment moteur pour vérifier
que tout allait bien, quand il c’est rendu compte qu’il y avait de l’eau de mer dans le
compartiment sous le moteur. Après avoir vidé 2 seaux d’eau et après
constations, il s’avère que le presse étoupe fuit. Sur ce bateau, il y a un
joint type Volvo. Je me rappel d’une discussion avec le mécano au chantier, ou
il me conseillé de monté ce type de joint. Je crois que je ne vais pas
l’écouter car sur se presse étoupe lorsque ça fuit, on ne peut rien faire,
alors que le presse étoupe à tresse, peut ce resserrer. Heureusement, il ne
fuit que lorsque l’arbre d’hélice tourne et comme le vent est revenu, plus
d’eau pour le moment.
Cet après midi le vent est au portant, donc les voiles en
ciseaux et cul qui danse car force 3 – 4 beaufort ce qui est faible pour ce
type de bateaux avec un génois lourd.
Nous venons de passer large de Majorque.
Le 15/04 09h40TU
Cette nuit nous sommes passés
tout près d’Ibiza. Cela m’a permis d’échanger des SMS avec ma femme. Le temps
est toujours au beau fixe et le vent est force 2-3 du N-O. J’ai envoyé le
génois ce matin pendant qu François dormait. Le fait d’arrêter le moteur l’a
réveillé. Nous avançons péniblement. Le « Navtex » nous annonçait 5-6
du S-E. C’est du grand n’importe « nawac » !!! En attendant Eole
nous joue des tours !!! Ce matin après 8 heures de fonctionnement, le
presse étoupe a laissé passer la même quantité d’eau qu’hier en 2h00 !!! Les
mystères de la mécanique !!! Bon le petit temps, je connais, sa va si on
passait à quelque chose de plus sérieux pour voir !!! Un petit 5-6 pour
voir comment le bateau ce comporte.
Le 16/04 01h20TU
Nous sommes en direction de cap Palos pour une escale non
prévu au programme. A force de tourner au moteur, il va falloir refaire le
plein car il ne reste que 10l de réserve. Le temps est nuageux mais toujours
pas de vent. C’est le plaisir du convoyage, François est le capitaine et il ne
souhaite pas s’arrêter tout le temps ce n’est pas une croisière. Pour nous ce sera
différent, nous aurons tout le temps de flâner et de visiter. Dans un cas comme
ça nous arrêterons dans un port le temps qu’il faut pour attendre que les vents
soit favorable. N’en déplaise à au capitaine, ont mettra le temps qu’il faut.
En ce qui concerne les réserves de GAKATELO AUMATENA, il
faut que j’embarque 300l d’eau et minimum100l de Gasoil. Même si ce n’est pas
des réservoirs fixes, il faudra emmener des bidons.
François me déconseille de partir au mois d’octobre car
c’est trop tard dans la saison. On verra si on peut partir avant. C’est a
discuter avec mon second !
Ce soir j’ai encore vu des dauphins, c’était génial ;
j’étais assis dans le cockpit, quand j’ai entendu un grand bruit dans l’eau à
coté du bateau, c’était un dauphin qui venait sauter. J’ai foncé chercher
l’appareil photo et j’ai essayé de les filmer, mais il était un peu loin. On
verra ce que ça donne une fois téléchargée sur l’ordinateur. Ce sont des
petites choses comme cela qui me font aimer la mer et les bateaux.
Je me sens de mieux en mieux sur
le bateau, j’ai pris mes marques et je suis très à l’aise. Tout serait pour le
mieux si monsieur Eole arrêtait de jouer à cache-cache avec nous ! Il a soufflé
très fort en Corse, en Italie, dans le nord de l’Europe, en Libye et sur l’Egypte et pour nous il nous envoie la
houle de Neptune !!! GRRRRR….
Vers 01h30TU nous avons passé le
méridien 0°, le méridien de Greenwich.
Le 17/04 15h00TU
Après une escale forcée à Poerte
Maestre, nous voilà de nouveau en navigation de puis ce matin 07h30TU.
François ne voulant pas rentrer
dans la marina, nous avons mouillé dans le chenal à quelque encablure du pont
levant menant au port. Cela nous a permis de tester l’annexe, (il ne l’avait
pas testé avant !), l’essai n’a pas été concluant. L’ancien proprio du
bateau a laissé l’essence dans le réservoir depuis l’été dernier (peut-être
depuis plus longtemps), est le moteur tourne très mal. Du coup nous avons pagayé
(je me demande si François à déjà utilisé une pagaye ???) jusqu’à la
petite plage en face du mouillage et nous sommes partit chercher l’essence à
pied (environ 2km) En chemin nous sommes passés devant un supermarché, et là,
je dis à mon compagnon de galère : « t’as pas 1€ », et hop, le tour
et joué ! Nous voilà, nous trimbalant avec notre chariot et nos 5 bidons
dans toute la marina et traversant tout le patelin, qui en cette saison ne
déborde pas de touristes, jusqu’à l’annexe.
En rentrant au bateau, j’ai démonté le
carburateur pour le nettoyer, mais sans soufflette, cela a une efficacité
limité. D’autant qu’il y a une essence pourrie et que tout le circuit est
encrassé. On verra à Gibraltar si on peut faire mieux.
Poete Maestre
Rocher à l'entrée de Poerte Maestre
Depuis que nous sommes partit,
nous sommes au portant et le bateau avance à 5 voir 5,5 nœuds, les voiles en
ciseaux. Nous sommes au large de l’Espagne, donc plus de visuel ni de contact
quelconque avec la terre, si ce n’est la radio en onde courte qui nous bassine
avec le foot.
Je gère la cuisine, parce que la
cuisine de François, et limite immangeable, pour lui la cuisine sur un bateau
doit ce limité au minimum. Ouvrir une boite, la faire chauffer, et hop aussi
tôt avalé sans pain ni boisson et surtout sans amélioration quel quelle
soit !!! Je veux bien croire quand navigation, on ne peut pas faire la même
cuisine qu’à la maison, mais il y a des limites. Je sors d’une opération ou
j’ai été nourri pendant 5 jours par des tuyaux c’est pour bouffé de la m…. Excusez-moi,
mais quand il s’agit de bouffe, ma
famille c’est de quoi je parle. Il suffit de peu pour que ce que l’on mange aient
du goût. Bon j’arrête là mon baratin car on va croire que c’est jean-Pierre
Koff qui écrit !!! C’EST DE LA
M….. !!!
*15h30TU
L’ami de tous les navigateurs est
de retour. Les dauphins sont tout autour du bateau. Ce coup si, j’ai pu les
filmer. Ils sont là depuis au moins 2 heures. J’ai passé un long moment à
l’avant, c’était fabuleux, je les avais à porté de main. Ils ont fait des
cabrioles et des sauts, tout en jouant avec l’étrave. C’est un spectacle
magique !
J’ai hâte de montrer ça à ma
femme et à ma Loute. Vivement qu’on y soit ensemble.
18/04 03h20TU
J’ai repris mon quart à 02h00TU
et il n’y a toujours pas de vent. C’est super fatiguant car je dors la tête
contre le compartiment moteur. De plus cette allure n’est pas du tout
confortable. Et ce n’est pas fini car la météo nous annonce 2-3 sur Alboran
(notre secteur de navigation), ça promet !
Nous sommes revenus tout près des côtes, donc
la vigilance est accru à cause des pêcheurs de leur palangres et de leur filets,
Quand ils sont en pêche, on ne sait pas dans quelle direction ils vont car ils
ont le pont tellement éclairé qu’on ne voit pas leur feux de navigation.
*19h20TU
Journée de pétole, une de plus.
Celle-ci est la plus terrible, car nous avons coupé le moteur en attendant que
le vent ce lève, pour économiser du carburant. Personnellement, voyant que la
météo n’est pas favorable à la navigation, je serais rentré dans un port en
attendant que le vent s’établisse, d’autan qu’en cette saison normalement les
pilotes charts annonce des vents plutôt fort, ça aurait économisé du carburant,
de l’argent, les nerfs, le bateau, etc…. Mais ce n’est pas moi le « Big
boss » donc je fais ce qu’on me dit. D’autan que François ne semble pas
affectionner les ports et les marinas (j’ai tout entendu là dessus depuis le
départ).
Nous avons envoyé le spi sans
plus d’efficacité. Résultat des courses : pas de vent + courant inverse
fort = on recule. Nous n’avons décidément pas la même vision du voyage et
de la navigation !!!
Donc, on redémarre le moteur et
demain re-escale technique pour le Gas-oil.
Pour agrémenter notre voyage,
cette après midi nous avons eut de la visite ! Non ce n’était pas les
dauphins, ils avaient la même couleur gris/bleu, mais eux n’avaient pas le
ventre blanc (afin, je ne suis pas allé voir !). C’était les douanes
Espagnoles. Ils nous on demandé d’où on venait et ou on allé, quand j’ai vue
que François hésitait pour répondre, je me suis empressé de le faire à sa
place. On ils sont repartit comme ils sont venus. Fin de la visite.
Après un épisode de 2 heures de
petit vent, re-pétole, donc re-re-re-moteur !!!
Le 19/04 04h10TU
Cap sur Motril, petit port de
pêche possédant une toute petite marina et une station de carburant à quai,
Pour refaire les plein d’eau et de Gas-oil. La météo annonce du 6-7 pour samedi
sur la zone Gibraltar. Donc escale bréve.
*06h00TU
Nous voilà à Motril. Plein d’eau
et de Gas-oil. On en profite pour remplir les deux sceaux du bord pour prendre
une douche quand on sera au large.
Donc cette après midi, après une
sieste réparatrice j’ai pris une bonne douche. Il est vrai que jusqu'à
maintenant, c’était plutôt la toilette du chat. Un Gant, un peu d’eau et le
savon et le tour est joué.
Ça m’a rappelé terre déserte, à
Nuku Hiva, aux Marquises, Quand on prenait la douche aux tonneaux que le filet
d’eau de la source remplissait dans la journée. Les Nonos en moins.
Ce matin nous avions un super
soleil mais cet après midi le ciel est gris et brumeux, mais il fait chaud.
J’en profite pour laver mon linge.
*23h50TU
Je viens de prendre mon quart. Ce
n’est pas François qui m’a réveillé mais le bateau. Je l’ai sentit rouler,
taper du cul, le génois qui bât et la bôme battait au dessus de ma cabine.
François c’est tout simplement endormi sur la banquette du carré. Heureusement
que le « Mer-veille » est en marche !!! Mais il ne fait pas
tout : le génois bat et ça ce n’est pas bon pour la toile.
Plus je discute avec François,
plus je me rends compte que nous n’avons pas la même vision du voyage. Pour lui
il faut absolument éviter les ports et leurs marinas, il n’y a que le mouillage
qui est bien ! Personnellement, mouiller par force 6/7 même si c’est
abrité de la houle, je ne trouve pas cela rassurant ! je ne dit pas que
mouiller dans une baie isolé dans un lieu paradisiaque n’est agréable, mais
mouiller à l’entrée d’une marina, et ce mouiller les fesses dans l’annexe pour
aller boire un coup, c’est pas trop mon truc. Pour moi voyager c’est connaître
le pays ou la région abordée ainsi que ces habitants. Découvrir leur mode de
vie, ce mêler aux gens, apprendre à les connaître et à les comprendre. Ce n’est
pas en restant à 200m d’une plage ou d’un port, et regarder aux jumelles les
gens circuler sur un quai qu’on peut avoir des contacts avec la
population ! Le fait de s’amarrer à quai permet d’accéder au sanitaire du
port et donc de pouvoir prendre une vraie douche, ce qui n’est pas négligeable.
Surtout qu’en on a des femmes à bord. Toujours selon François, il ne reste que
très peu de pays intéressants car ils ont installés des marinas partout et
les mouillages sauvages deviennent interdits. Faut-il éviter les pays qui
mettent en place des structures permettant l’accueil des plaisanciers et qui
souhaitent préserver l’intégrité naturelle de leur littoral ?
*06h30TU
Et voilà, nous sommes en vue du
mythique rocher de Gibraltar. Nous sommes sous voile et le bateau marche bien
comme si il voulait parader sous le rocher. Quel pied !
Gibraltar
Le bout de l'Europe et sa chevelure nuageuse
Le 21/04 16h50TU
Nous voilà de nouveau en mer
depuis 12h00TU, après une escale de 2 jours mouvementés ; Comme prévu,
François n’a pas voulu rentrer dans la marina Alcaidesa à La Linea et nous
avons donc mouillé devant la plage le long de la jetée. Le premier jour nous
sommes allés faire des courses et nous avons laissé l’annexe sur la rampe de mise à l’eau des pêcheurs. Quand
nous sommes revenus, l’annexe était toujours là mais sans le moteur. Comme les
voleurs étaient gentils, ils nous ont laissés les rames. Comme je l’ai déjà
dit, François à une aversion pour les marinas et autres ports de plaisance.
Résultat des courses, pour économiser 15€/jours il en perdu 800€.
J’ai quand même passé deux jours
agréables à visité la ville de La Linéa. J’ai mangé dans un petit hôtel
restaurant pour 9€, entrée, plat de résistance, dessert, vin et café et en plus
c’était excellent. La ville à son charme, l’architecture est typique du sud
avec des maisons surplombés de terrasses. Les rues sont bordées de trottoirs
ombrés par des orangers. C’est vraiment très agréable de marcher dans les rues
après une semaine de navigation. J’ai hâte d’être là avec mes puces, de prendre
notre temps, de faire nos courses dans le marché traditionnel avec toutes ces
couleurs, ces odeurs sucrés, ces odeurs de poissons, ces odeurs de charcuteries
locales, etc…. Quel bonheur de pouvoir découvrir des lieux lointains, les joies
de la voile, un peu de vent (quand il y en a !!!) et on va au bout du
monde !!!
Avant de partir nous avons refait
le plein de Gasoil chez les Anglais. Si ont en prend moins de 100L, il est à
1.21€/l soit 40cts de moins que du coté Espagnol. Au-delà de 100l il est à
1.01€/l.
Espagne ou Angleterre??
Pour passer coté anglais il faut traverser la piste de l'aéroport
Le rocher vue de la terre.
les clémentiniers bordent les rue de Linéa
Depuis que nous sommes partit de France nous avons vus beaucoup de dauphins et à l’heure ou j’écris ces lignes, des dauphins joues autour du bateau.
Nous sommes au milieu du détroit et il faut être vigilant car il y a beaucoup de cargo, qui sont sur leur rail de navigation et de ferry qui font la traversée entre le Maroc et l’Espagne.
Les dauphins nous accompagne vers l'Atlantique
A babord l'Afrique
A tribord l'Europe
Et nous au milieu
Sortie vers l'Atlantique
Le 22/04 00h05 TU
François vient de me réveiller
pour mon quart et nous sommes dans l’Atlantique et comme si cela était une
habitude acquise, nous sommes au moteur depuis 20h00TU. L’atlantique est aussi
lisse que l’était la Méditerranée, c’est vraiment désespérant. Si on en croit
la météo, nous devrions toucher du E.N.E. en début de matinée.
*01h05 TU
Les dauphins de l’Atlantique
viennent nous souhaiter la bienvenue. C’est magnifique lorsque qu’il saute hors
de l’eau dans la lueur blafarde de la lune presque pleine. Cela me rappelle le
film « Le Grand Bleu » de Luc Besson. A mon avis il a du vivre les
mêmes sensations que moi pour mettre ces images dans son film. C’est
fantastique, j’ai l’impression de vivre un rêve !
Une petite brise d’ESE c’est
levée, j’ai donc envoyé le génois et nous avançons au près serré et nous
avançons péniblement à 1.5/2 nœud, mais c’est mieux qu’au moteur.
D’autres nous ont souhaité la
bienvenue, mais pas de la même façon : nous avons failli nous faire couper
en deux par un chalutier qui partait en pêche. Il nous arrivait de ¾ arrière
bâbord. J’ai évité lorsqu’il était à une vingtaine de mètres derrière nous. Il
n’y avait certainement personne à la passerelle, tout l’équipage devait être
occupé à la préparation du chalut.
Lorsque nous partirons avec notre
bateau, nous prendrons plus au large pour éviter les hauts fonds, donc les
pêcheurs. Peut de temps après, j’aperçois une lumière bleu à l’horizon, ne
serait point les gardes cotes ? Non, la lumière et fixe, je tourne la tête
à tribord et j’aperçois une lumière rouge. Oups, mais c’est un filer ou une
palangre, nouvel évitement ! Le coin n’est pas sûr il va falloir être sur
ces gardes !
*13h20 TU
Encore un jour au moteur, ça
devient lassant. Ou on prend mal la météo, ou bien il y a un problème. Sur 10
jours de mer, 9 l'on était au moteur. Ça tape sur les nerfs car le bateau
balance dans tout les sens et ça joue sur le moral, d’autan qu’en Atlantique,
pas de vent ne veut pas dire pas de houle ! Ce faire secouer au bout d’un
moment c’est épuisant.
Les journées ont repris leur
rythme de croisière : manger, dormir, lire, regarder la mer et réfléchir à
l’aménagement de GAKATEO AUMATENA autant intérieur qu’extérieur.
*14h30 TU
Le vent d’ONO force ¾ vient de se
lever, ce qui pour nous est de ¾ tribord arrière, il est donc en appui sur
bâbord est ne balance plus dans tout les sens. La houle est longue et vient de
nord. Quel pied, plus de bruit à part le vent dans les voiles et ne plus avoir
l’impression de vivre dans un shaker !
Le 23/04 02h30 TU
Encore une nuit sans vent !
Eole joue avec nos nerfs, par contre Neptune se fait plaisir, la houle est
toujours bien présente ce qui rend la navigation très désagréable. François à
décidé de se mettre à la cape une partie de la nuit en attendant que le vent ce
lève, mais on c’est fait tellement secouer qu’il a préféré redémarrer le moteur
pour donner un peu d’allure au bateau.
Je commence a être fatigué de
cette navigation au moteur, si le bateau avançait normalement, ce serait moins
épuisant.
*15h00 TU On dirait que le Dieu
Eole m’a entendu, le vent c’est enfin levé depuis le début d’après midi. Il c’est
levé et même bien levé, après quelques hésitations et essayage de voile comme
le spy. Maintenant il souffle de NO, nous sommes sous génois seul, nous
avançons à 6 nœuds et en plus c’est confortable !
*17h30 TU
Je viens de faire le point et
nous avons fait notre meilleur moyenne en 24h00 depuis que nous sommes partit
(ceci dit ce n’ai pas bien difficile). Nous avons parcourus 120 milles, malgré
une partie de la nuit à la cape. Ça remonte le moral, « pourvu que ça
dure………la belle figure » à ce rythme je vais vite revoir le soleil de
Narbonne, rempart de Carcassonne, mais surtout ma petite femme qui me
manque !
L’APN vient de me lâcher
heureusement que j’ai mon téléphone qui fait des belles photos.
Nous somme à la même latitude que
Casablanca et j’ai une pensée pour mes beaux-parents qui ont vécu dans cette
belle ville.
Le 24/04 07h40 TU
Cette nuit nous n’avons pas pris
de quart sur la décision de François, je suis tout de même resté aux aguets du
moindre bruit ou du moindre mouvement suspect du bateau. Je me suis relevé une
fois pour voir si tout aller bien. François a dormi dans le carré et moi dans
ma cabine. De toute façon, j’étais très fatigué ! Ça ne parait pas, mais
sur un bateau, le corps est toujours en mouvement, ce qui veut dire que les
muscles travails en permanence, même lorsque qu’on est assis ou lorsqu’on est
couché. De plus faire la cuisine ou toutes autres activités demande beaucoup
plus de maitrise, de concentration et d’effort.
Depuis hier soir, nous naviguons
par force 4/6 au portant avec une houle qui était d’environ 1.5/2métres hier
soir et ce matin de 3/4métres du nord, donc qui nous vient de l’arrière, ce qui
est impressionnant, mais qui est assez confortable. Enfin, je pense que ce coup
si, nous sommes dans le bon « trip » !
*14h00TU
Ce midi j’ai fait ma
boulette : j’ai posé mon assiette sur le banc le temps de me prendre un
bout de pain et une vague plus forte que les autres lui a fait faire un triple
saut périlleux suivi d’un double salto et a fini sa course lamentablement à l’envers
au milieu du cockpit. Séance nettoyage et retourne te faire à bouffer !!!
La prochaine fois tu ne lâcheras ton auge qu’après avoir avalé ce qui ce trouve
à l’intérieur !!!
Plus j’y pense et plus je me dis
que 8 mètres 40, ça va être juste à trois plus le chien. A voir en arrivant !
Le 25/04 15h35 TU
La nuit c’est très bien passé,
nous n’avons pas croisé d’autres bateaux. Par contre, j’ai réveillé François
car le vent commencé commençait à forcir et il fallait amener un peu le génois.
Ce matin François à voulu
tangonner le génois car le vent faiblissait, ce qui a pour conséquence de faire
battre la voile. Hors depuis hier, l’enrouleur de génois commence à faire des
siennes. Il bloque quand on veut l’enrouler. Au début je pensais que c’était la
drisse de tangon qui c’était coincée dans l’emmagasineur. En fait c’est le
mécanisme intérieur de l’enrouleur qui est entrain de lâcher. Cette après midi,
pour couronner le tout, les coutures inférieurs du génois ont lâchées et comme
l’enrouleur c’est complètement bloqué, il a fallut désendrailler la voile en
urgence. Je suis donc allé à l’avant pendant que le capitaine gérer les drisses
et les écoutes. Ça était du sport et heureusement que cela ne nous est pas
arrivé par gros temps. D’autan que cela aurait certainement pu être évité si le
gréement avait était révisé avant. Dès le départ, j’avais constaté des coutures
fatigués sur le génois, mais je n’ai osé rien dire car je suis sensé être un
novice.
Nous voilà donc sous foc léger
seul ! Il est grand comme un mouchoir de grand père, mais nous fait
avancer à 2.5 voir 3 nœuds malgré un vent très faible.
J’espère qu’on va arriver au bout
car même la grand voile à des problèmes lorsqu’on doit la monter. Quand ce
n’est pas le lazy-jack qui gêne car il n’est pas largable, c’est les
coulisseaux qui coincent !
Le moteur et neuf et réviser, par
contre le gréement, l’accastillage et les voiles c’est au petit bonheur la
chance, et après il vient me donner des leçons concernant ma date de
départ ! En tout cas, je ne partirais certainement pas avec un bateau dans
cet état !!
Voilà une bonne leçon à retenir,
La date de départ sera en fonction de l’état du bateau car un bateau en
excellent état est plus sécurisant en cas de coup dur.
Il faut quand même se rappeler
que jusqu’à maintenant nous n’avons pratiquement pas eut de vent. Je pense que
si nous avions eut le vent qui est prévu en cette période de l’année, notre
aventure aurait tourné court ! Quand François décide de partir, il faut
que ça se fasse au plus vite. Il n’a même pas pris le temps de nettoyer son
bateau avant de partir, il y a des copeaux d’alu partout car il a posé les
marches de l’échelle de mat dans la semaine précédent le départ. La propreté
pour lui n’a aucune importance, ce n’est pas indispensable ! Voilà son
mot ! Il ne fait et ne prend que ce qui est indispensable !
Le 26/04 8.15 TU
Depuis hier soir nous naviguons
sous spy seul. Le bateau marche à 5 voir 6 nœuds, ce qui nous a permis, malgré
les incidents d’hier de parcourir 130 milles en 24h. C’est tout à fait
honorable avec un vent qui oscille entre 2 et 4 beauforts. La météo nous
annonce 4/5 pour aujourd’hui, mais il semble que nous soyons plus près de 3 que
de 5, on verra ce que cet après midi nous réserve. La mer est très calme, la
houle c’est calmé et la température monte de jour en jour. Avant-hier, j’étais
en jeans et pull, hier en jeans et tee-shirt et aujourd’hui je n’ai que mon
maillot de bain seul. Je mettrais un tee-shirt quand le soleil tapera trop
fort, mais pour le moment je suis bien comme ça ! Il fait 24°.
J’en ais profité pour nettoyer le
cockpit, ce n’est pas que soit maniaque, mais il était franchement dégueulasse
depuis le départ, et je n’aime pas vivre dans la crasse !
A grand coup de seau d’eau de mer
et de brosse à chiendent, frotte moussaillon, t’es dans le mouv !!!
Bon en attendant, ma petite
famille me manque, il est temps qu’on arrive. En parlant d’arriver, si tout va
bien on devrait être aux Canaries samedi soir ou dimanche matin.
Démaga sous spy
Le 27/04 8h15 TU
La température est plus fraiche
ce matin et j’ai remis le jeans et le pull, en fait le ciel est couvert et le
vent a forci à 5/6 toujours ENE. Ce qui est agréable depuis qu’on est dans
l’Atlantique, la direction du vent n’a pratiquement pas varié. Hier soir nous
avons affalé le Spy pour envoyer le foc/mouchoir de grand père. Bien nous en a
pris car le vent a forci très rapidement du coup, on naviguait aussi vite avec
le mouchoir ce soir, qu’avec le spy dans la journée ;
Une autre chose que j’ai apprise
dans ce voyage : Il ne faut pas tenir compte que du vent. Si nous avions
envoyé le foc léger dans le petit temps, le bateau aurait maintenu une meilleur
allure et nous aurions conservé le génois voir même l’enrouleur en bon état. Le
génois étant plus lourd, il bat beaucoup plus lorsqu’il y a de la houle dans le
petit temps.
Conclusion : le vent a sont
importance sur les voiles mais l’état de la mer aussi. Nous marchons 5 nœuds avec notre mouchoir de poche !!!
Ce matin, la traine a fait pêche.
On a pêché un Puffin ! Bon, ce n’est pas un poisson c’est un
oiseau de mer !!
Après tout quand il n’y a pas de
poisson, on mange du poulet local !
Repas de fête, Puffin à la sauce
« Démaga » :
Voilà la recette :
Un puffin fraichement pêché et
soigneusement coupé en petits morceaux, oignons, ail, huile d’olive, une petite
boite de concentrée de tomate, une boite de tomate pelée ou concassée, herbes de
Provence, ½ verre d’eau de mer(sel), 1 ou 2 carreaux de sucre, poivre, si
possible du Rhum ou au pire, du Whisky.
Faire blanchir les oignons
émincées dans une cocote avec un peu d’huile d’olive, puis ajouter le puffin.
Lorsque ce dernier à pris une joli couleur doré, mettre un ½ verre de Rhum et
faire flamber sans faire flamber le bateau, pendant que le puffin flambe ce
servir une bonne rasade de rhum pour l’apéro !!! Puis rajouter les herbes
de Provence, la boite de tomate pelée, le concentrée de tomate et 3 à 4 fois sa
quantité d’eau, le ½ verre d’eau de mer, le sucre pour casser l’acidité de la
tomate et laisser mijoter tout doucement jusqu’à ce que la viande soit cuite et
tendre. En fin de cuisson ajouter l’ail émincé finement.
Servir avec des pates al denté.
Le capitaine s’en rappellera
longtemps, et moi aussi car la suite n’est pas une blague elle est réel :
Sur le bateau, depuis le départ,
le capitaine a attaché l’écope à une garcette (ficelle) qui elle-même est nouée
au balcon arrière. Cette écope nous sert pour uriner sans prendre le risque de
passer par-dessus bord. Il nous suffit d’uriner dedans et de la jeter
par-dessus bord, puis de la récupérer une fois quelle est rincée.
Après avoir mangé notre festin,
nous voilà donc englué dans la sauce spéciale Démaga, jusqu’aux oreilles. Je
descends donc dans la cuisine pour me rincer le visage dans l’évier avec le
robinet d’eau de mer et au moment où je remonte dans le cockpit, je vois le
maître des lieux se rincer lui aussi mais avec de l’eau qu’il a puisé avec la
fameuse écope !!! Je peux vous promettre que je ne suis pas malade en
bateau, mais là j’avoue qui si on avait pris force 10 en quelques secondes, je
n’aurais pas étais aussi brassé !!! Quand je vous disais que l’hygiène et
lui ça faisait deux !!!
Le 28/04 01h30 TU
Cela fait une ½ heure que j’ai
pris mon dernier quart sur Démaga. Et oui, nous ne sommes plus qu’à 90 milles
du mouillage. Ce soir nous devrions arriver à mon lieu de débarquement.
Comme d’habitude, le capitaine ne
veut pas entrer dans un port, c’est son choix. Perso, après 7 jours de mer j’ai
hâte de mettre pied à terre et visiter Tenerife. Pour le moment, nous naviguons
à 5 nœuds justes avec le foc léger.
J’ai vraiment hâte d’arriver près
des côtes pour pouvoir envoyer un sms avoir des nouvelles de ma famille. Je
m’inquiète et voudrais savoir si tout va bien à la maison. De plus ma femme me
manque, j’ai l’habitude de vivre ce type d’aventure avec elle, et là elle me
manque vraiment !!! MIAOU !!! Bon trêve de sentiments, il faut
d’abord arriver.
J’ai aussi hâte de discuter avec
elle et Elorine de la suite du projet, de leur montrer les photos et les films.
*02h40 TU
Je viens d’apercevoir le phare de
Roques de Anaga à la pointe nord de tenerife. On peut même apercevoir les
lueurs de l’île. Le voyage touche doucement à sa fin.
Je fais le point sur la carte et
en regardant le GPS, je me rend compte qu’on viens de parcourir 1390 milles
soit 2574 km
depuis notre départ.
Rocher de Roques
Ténérife
*13h30 TU
Ce matin en longeant Tenerife,
nous avons pêché une bonite. Je l’ai préparé en sauce tomate. François n’a pas
aimé, il n’en a repris que deux fois !
Ça souffle à 6/7 beaufort au
grand largue bâbord et on navigue sous foc léger seul. Le bateau avance à plus
de 6 nœuds dans une houle ¾ m qui vient de l’arrière. C’est la première fois
depuis le départ que le bateau marche aussi fort. Ceci dit, personnellement,
j’aurais hissé la grand voile avec 2 ris pour équilibrer le bateau car à
tendance à partir au lof et le pilote a de mal à suivre. François a donc pris
la barre.
Ce type de temps est normal dans
le secteur car on passe entre l’île de Tenerife et de Gran Canaria, ce qui
engendre un effet venturi et donc accélère la vitesse du vent et donc
l’amplitude de la houle.
Jolie bonite
Une houle de 1.5 à 2 métre
Arrivé à Los Christianos au sud
de l’île vers 17h00 TU. On mouille face à la plage, et on entend l’animation
des bars et restaurants, cela me donne envie de mettre pied à terre, mais
François en a décidé autrement, il refuse catégoriquement de mettre l’annexe à
l’eau. Me voilà donc coincé dans le bateau, à quelques mètres de la
plage !!! Vivement demain !!!
Le 29/04 14h20 LOCAL
Et oui, je reviens en heure local
car je ne suis plus sur le bateau.
Voilà ce matin, François ma
« largué » sur un quai de cargo que j’ai du escalader avec mon
baluchon au détriment de mon jeans, qui à une belle déchirure au niveau de la
cuisse. C’était mon dernier futal en état M… Décidément ce gars n’a absolument aucun respect pour les autres.
Il était temps que cela se termine car je crois que j’aurais fini par me
fâcher. Enfin c’est fini.
J’ai donc pris le bus pour
Santa-Cruz (on est passé devant hier matin). J’ai eut un peu de mal pour
trouver la pension que m’a indiqué la dame de « l’oficina de
tourismo » après plus d’une heure de marche avec mon barda, je fini par
m’arrêter dans un kiosque qui vend des bonbons, boissons etc… pour demander mon
chemin et prendre une bouteille d’eau car il faisait très soif. Et là quel bonheur, la dame me répond dans un
français sans accent. Cette brave dame à vécu et travaillé en France. Elle
m’indique avec précision le lieu ou ce trouve la pension, et détail important
comment on reconnaît une pension d’une autre maison. En France les pensions de
famille sont facilement reconnaissables : plaque au mur, panneau sur le
fronton, etc.. Ici que nenni, une seule petite plaque de 20cmx20cm bleu avec un
P blanc peint dessus. Je me présente donc à l’accueil et je baragouine les
trois mots d’Espagnol que je connais à la mamie d’un autre âge, en essayant de me faire comprendre sur la
durée de mon séjour. Après 1h de gesticulation et d’aide diverses et variés (2
jeunes brésiliens qui parcours l’Europe, m’ont été d’un grand secours), me
voilà dans ma chambre, qui est certes modeste mais accueillante. Le prix est de
12€ la nuit et 18€ pour un couple, franchement rien à dire ! Les douches,
la chambre et les parties communes sont nickel.
Petite chambre mais propre et pas chère
Il faut vraiment que je me mette
à l’Espagnol car beaucoup de pays traversé parle cette langue ou un dérivé. Mon
premier reflexe et de prendre une bonne douche chaude car depuis que je suis
parti je n’ais pris qu’une douche froide au seau, le reste du temps, je ne me
suis lavé qu’au gant de toilette et en ayant toujours en arrière pensé
l’économie de l’eau des réservoirs.
Voilà le voyage se termine là,
avec dans la tête l’envie de vite repartir. Je viens de me rendre compte que ma
vie et celle d’un voyageur, je ne sais pas si je pourrais poser mes valises un
jour.